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RECHERCHES SUR MOLIÈRE.
Les deux chambres crites à la suite font aussi partie de l'appartement de Molière et de sa femme au second étage. Dans la première pièce à côté de la chambre à coucher, on remarque « un cabinet de racine de noyer, sur son pied, à six colonnes, garni de tiroirs, » deux pendules des bons hor-lpgers de l'époque, Claude Raillart et Gavelle, un thermo­mètre qui devait être un présent du physicien Rohault à son ami Molre, et un grand miroir avec sa bordure « entière­ment garnie de cuivre do. » Sept tableaux décorent cette pièce, dont les murs sont tendus d'une « tapisserie de came­lot, façon de la Chine, à bandes de damas vert rayé. » On verra plus loin que le vert et le jaune étaient les couleurs fa­vorites de Molière. Dans une autre chambre «du présent ap­partement » est une armoire ou bibliothèque « en bois d'Al­lemagne, garnie de fer, de cuivre et de tablettes; » ce meuble ne contient que la moitié des livres de Molière; d'autres livres se retrouveront dans la suite de l'inventaire, et lors­qu'ils seront tous réunis on jugera mieux dans son ensemble cette bibliothèque si précieuse à connaître. Nous ferons de même pour les tableaux, dont un surtout rite une attetion particulre.
En commençant sa seconde vacation, le mardi 14 mars, l'huissier-priséur néglige de nous dire dans quelle pièce et à quel étage il procède à la continuation de son inventaire ; mais il est permis de penser qu'il a estimé, la veille, les meubles et ustensiles de moindre valeur, placés au rez-de-chaussée et dans les étages supérieurs, et qu'il en est main­tenant au premier étage, où se trouvent rassemblés et entas­sés confusément des objets de toute sorte et du plus grand prix. Avant de lire ce qui va suivre, il faut se rappeler que Molière occupait, depuis quelques mois seulement, la maison de la rue Richelieu; il avait dû s'installer d'abord, avec ses anciens meubles, dans le logement du second étage, pendant qu'on terminait au-dessous la décoration de l'appartement de réception ou de parade, comme on disait alors. Ces tra­vaux avaient été interrompus par la mort de Molière, et les